L’EURO : De la monnaie Européenne à la monnaie étrangère

By Morad EL HATTAB et Philippe JUMEL — juillet 02, 2012

Lorsqu’un Etat, l’Espagne, puis l’Italie, puis la France (mais chutt !), entre en situation de cessation de

paiements, il ne peut pas trouver d’euros.

Il existe bien un Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) avec une capacité théorique de 440 Milliards € mais déjà 192 Milliards € sont engagés en Grèce, au Portugal et en Irlande, reste donc 248 Milliards €…

Un Mécanisme Européen de Stabilité (MES) de 500 Milliards € est prévu mais assorti d’un pacte de stabilité fiscale, et l’Allemagne ne l’a toujours pas ratifié !

La BCE n’a pas le droit d’accorder des avances à un Etat ni de réaliser des « opérations d’Open Market » (acquisitions de titres d’Etat sur le « marché primaire », c’est-à-dire lors de leurs émissions).

Les Etats ne peuvent avoir des euros qu’à partir des impôts ou des emprunts sur le marché. La crise assèche les impôts : de 2009 à 2011, les recettes annuelles du fisc espagnol sont tombés de 200 à 144 Milliards €, soit une baisse de 28%.

Les marchés comprennent quelques centaines d’investisseurs qui ont pour seul mandant de ne pas prendre de risque afin de ne pas perdre d’argent sinon c’est le licenciement assuré !

Donc, lorsque les investisseurs ont peur, l’Etat ne peut plus émettre d’emprunts, il ne peut donc pas renouveler les emprunts arriver à échéance.

Les systèmes bancaires européens ne parvenaient plus à emprunter sur les marchés en décembre 2011, ils ont alors reçu 1018 Milliards € d’avance à trois ans par la BCE, mais depuis avril 2012, les banques européennes ne

peuvent à nouveau plus emprunter… Or, faute d’euros, les Etats ne peuvent plus servir de prêteur en dernier ressort aux banques.

Les grandes Banques Centrales (la Banque du Japon, la Banque d’Angleterre, la Federal Reserve américaine) ont acheté jusqu’à 35% de dettes de leur Etat, et aucune inflation sensible n’a suivi…l’austérité imposée par l’Allemagne ne se justifie donc pas.

L’Allemagne refuse d’admettre la « Loi de Say » : « les produits s’achètent avec des produits », les excédents allemands de la balance commerciale, 200 Milliards € d’avril 2011 à avril 2012, ont donc créé les déficits

français (70 Milliards €), espagnols (60 Milliards €) et britanniques (90 Milliards €).

La BCE, avec l’interdiction d’accorder des avances à l’Etat est un clone, non seulement de la Bundesbank depuis 1948, mais de l’ancienne Reichsbank de 1924.

En juillet 1930, la Reichsbank a refusé de prêter à l’Etat allemand les sommes nécessaires pour sauver les banques allemandes. Celles-ci ont alors fait faillite.

L’histoire se répète avec la BCE.

Faute d’euros, l’Espagne puis l’Italie vont entrer en cessation de paiements et ne pourront pas sauver leurs banques.

L’histoire de juillet 1930 en Allemagne se reproduit dans l’Europe d’aujourd’hui…

Morad EL HATTAB et Philippe JUMEL
Auteurs du livre KRIZ (Ed. Léo Scheer)

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