Edito : Féminisme français : « Madame la Ministre, l’action, c’est pour quand ? »

By Olivia Cattan — septembre 21, 2012

En ce début de rentrée, les dossiers s’accumulent au sein de Paroles de femmes : Toujours de plus en plus de foyers monoparentaux précaires, un manque d’auxiliaires de vie scolaire pour les femmes ayant un enfant handicapé, des femmes violentées qui ne trouvent pas de solution d’hébergement pérenne et de multiples demandes de collèges qui voient la violence filles-garçons exploser dans certains quartiers.

Mais où est donc notre Ministre des droits des femmes ?

Nous qui avions rêvé d’un Ministère de l’égalité, nous qui l’avions si ardemment défendu.

Aujourd’hui une seule question s’impose : Comme le disaient à l’époque certains « Réac » que l’on traitait de « sales sexistes », fallait-il réellement, en ce temps de crise, créer un Ministère des droits des femmes aux nombreux conseillers, à la communication hebdomadaire vide et creuse, un Ministère qui coûte cher à l’Etat pour une telle inaction ?!

Non, je suis injuste. Les idées débordent : Un Observatoire des violences afin d’observer quoi ? Des campagnes de prévention et d’information, des mesures trop vagues sur l’égalité salariale… Mais la droite n’avait-elle déjà pas utilisé tous ces gadgets ?

Sans oublier toute cette agitation autour de ce grand sujet qui concerne toutes les femmes : « La Prostitution », grand sujet qui a agité et mis en effervescence toutes les féministes idéologues avec cette question essentielle, êtes vous pour ou contre ? Comme si notre avis comptait, comme si avec nos petites convictions prétentieuses et humanistes, nous avions les moyens de mettre fin au plus vieux métier du monde, à cette marchandisation du corps des femmes qui est depuis des décennies à la fois mondial et à échelle industrielle !

Un sujet de débat, soufflé, disent certains Médias par la grande Loge féminine tout comme le fut le fameux « Mademoiselle », autre sujet essentiel qui avait agité la petite intelligentsia politico-féministe française.

Même si je déplore la marchandisation du corps féminin, il y a trop de misère pour que certaines femmes n’utilisent plus ce moyen pour survivre, et il y aurait trop de manque àgagner pour que les industriels du sexe mettent un terme à leur entreprise lucrative qui trouve de nombreux acheteurs et une « marchandise » consentante.

Il est vrai que du haut des salons cossus du Ministère, autour d’un petit thé et de quelques macarons, la prostitution peut paraître terriblement sale et dégradante mais dans son petit logement précaire d’étudiante ou de maman qui élève seule son enfant, devant ses factures impayées qui s’amoncèlent , tout devient relatif, même la location de son propre corps. Quant aux réseaux de jeunes filles venues de l’étranger, et pour la plupart mineurs, je crois davantage aux services de police de la BRB qui font un travail difficile mais courageux pour mettre fin à ces réseaux ignobles qu’aux petits bras musclés féministes.

Finalement, le constat à faire, c’est que de droite comme de gauche, la chaleur confortable et les dorures luxueuses des Ministères font oublier qu’à l’extérieur, dans la « vraie vie » des femmes, le choix n’est pas souvent possible et que certaines préfèrent se prostituer, subir des coups par leurs conjoints, se faire harcelées au sein de leur travail que de se retrouver seules et à la rue .

Il est désolant, pour la féministe que je suis, de comprendre que pour certaines femmes violentées, précaires et isolées que nous avons interrogé, le féminisme français puisse être vu comme « une idéologie désuète et loin de leurs préoccupations quotidiennes », un « marche pied pour quelques ambitieuses organisées en lobby », une triste « escroquerie intellectuelle qui ne sert grassement  qu’une poignée de femmes politiques trop occupées à soigner leur communication qu’à aider toutes les autres ».

Voilà pourquoi nous avons décidé de créer ce journal numérique trimestriel.

Vous y retrouverez plusieurs Expertes venant de différents univers qui traiteront de grands sujets de société, de politique, d’économie mais aussi de culture.

Un espace d’expression « politiquement incorrect » qui nous permettra de dénoncer ce qui nous choque, d’ouvrir le débat et de partager des valeurs communes.

Nous invitons tous ceux et celles qui le souhaitent à s’exprimer sur ces différentes thématiques. Envoyez-nous vos articles, nous les publierons.

Nous espérons que ce journal fait exclusivement par des citoyens et citoyennes féministes engagés bénévoles vous permettra de prendre la parole et de vous faire entendre.

A propos de la Wonder

Olivia Cattan

Présidente de l'association Paroles de Femmes.

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